- Les tensions et pleurs du nourrisson : Comprendre la douleur infantile
- 1- L’intégrité de notre système sensoriel
- 2- La respiration
- 3- La déglutition
- 4- La digestion:
- 5- La régurgitation
- J’ai également créé un article scientifique sur la régurgitation. Je vous invite à le lire : https://baby-sante-formations.fr/comprendre-la-regurgitation-scientifiquement/
- 6- Les grandes zones de compression (principalement du à l’accouchement) sont :
- BIBLIOGRAPHIE :
Les tensions et pleurs du nourrisson : Comprendre la douleur infantile
Introduction
On pensait, avant les années 1990, que les bébés ne ressentaient pas les douleurs physiques. Depuis, des études ont démontré que le fœtus est prêt à percevoir la douleur dès la 24ème semaine de grossesse. Il peut donc s’exprimer émotionnellement en cas de douleur, car il possède toutes les informations neuro-sensorielles.
Mise en évidence scientifique de la douleur chez le nourrisson
Des chercheurs de l’université d’Oxford sont parvenus à détecter la douleur dans le cerveau de bébés grâce à l’imagerie par résonance magnétique. Jusqu’à présent, on pensait qu’étudier la douleur chez les bébés en utilisant l’IRM était impossible. L’étude a démontré que la douleur était active dans pratiquement les mêmes zones cérébrales chez les nourrissons que chez les adultes. Cependant, le seuil de la douleur est bien plus faible chez les bébés.
Activation cérébrale en réponse à la douleur
Lors du déclenchement d’une douleur, 18 zones cérébrales sont activées.
Les chercheurs ont observé 10 nourrissons âgés d’un à six jours. Ils étaient accompagnés de leurs parents et se sont majoritairement endormis pendant l’étude. Les chercheurs leur ont piqué un peu les pieds avec une tige dotée d’une aiguille, créant alors une sensation équivalente à celle ressentie lorsque l’on se pique avec un crayon, et insuffisante pour les réveiller. Les chercheurs ont réalisé cette même expérience avec 10 adultes âgés de 23 à 36 ans. En comparant les scanners du cerveau des adultes et ceux des nourrissons, ils ont constaté que 18 des 20 régions activées chez l’adulte en cas de douleur « s’illuminent » aussi chez le nourrisson.
Seuil de douleur chez le nourrisson
Exposé à un stimulus faible (128mN), le cerveau des bébés répond de la même intensité que celui d’un adulte soumis à un stimulus 4 fois plus fort (512 mN). Ce qui montre que les bébés ont un seuil de la douleur plus faible que les adultes. Les chercheurs soulignent le fait que leur étude démonte définitivement l’idée reçue selon laquelle les nourrissons n’auraient pas un cerveau assez développé pour ressentir la douleur.
Impact des traumatismes sur les fonctions primaires
D’un point de vue physiologique, il faut comprendre que certains traumatismes bloquent une fonction primaire, entraînant donc une douleur excessive, nécessaire pour donner l’alerte.
J’entends par fonction primaire :
- La respiration
- Le couple alimentation/digestion
- Le sommeil
- L’intégrité de notre système sensoriel pour que l’enfant puisse appréhender le monde dans lequel il est.
Si votre enfant pleure incessamment et que votre médecin ne diagnostique rien de particulier, alors, il faudra restaurer ces fonctions.
La douleur comme système d’alarme
On peut comprendre la douleur comme étant une réponse du système nerveux à un stimulus excessif qui met en œuvre des récepteurs spécifiques, les nocicepteurs.
La compression dans le corps, du système digestif, artériel, veineux et nerveux, entraîne instantanément une douleur importante. Il s’agit d’un système d’alarme, afin que cette compression ne dure pas longtemps.
Conclusion
La douleur aiguë est un signal d’alarme qui protège l’organisme. C’est un symptôme souvent utile dont il faudra rapidement déterminer l’origine et la nature afin de mettre en œuvre le traitement adapté à la suppression de la cause (si possible) et à la disparition, si possible complète, de la douleur. Comme dans toute douleur, une composante affective intervient souvent sous la forme de manifestations anxieuses.
1- L’intégrité de notre système sensoriel
A. Le rôle du système sensoriel dans le développement de l’enfant
Ces informations sont véhiculées par le système nerveux périphérique, jusqu’au système nerveux central, afin d’être analysées. Il part donc d’informations obtenues par ses sens : olfactifs, visuels (polychrome ou monochrome), le toucher, le goût (à 4-5 mois, l’importance de mettre en bouche). Ces expériences sensorielles sont essentielles et permettent à l’enfant d’analyser le milieu environnant.
B. Dysfonctionnement et impact sur l’enfant
Une réponse exacerbée, liée à un mauvais fonctionnement d’une de ces fonctions peut entraîner un dysfonctionnement dans ce schéma d’analyse et conduire à une réponse d’angoisse, de douleur difficile à quantifier.
Votre enfant peut s’exprimer différemment à travers ce qu’il ressent, mais les pleurs incessants ou une sensation d’angoisse font partie de ces schémas émotionnels anormaux, qu’il est nécessaire de changer.
C. Les fonctions primaires essentielles
Nous avons des fonctions primaires essentielles à notre survie, et entre autres celles de :
- La respiration (et le rôle de la déglutition)
- L’alimentation (et le rôle de la déglutition et de la digestion)
- Le sommeil
- L’analyse de nos sens
Perturber l’une de ces fonctions entraîne forcément une réponse d’angoisse ou de peur chez l’enfant.
D. L’importance de la réponse parentale
Votre réponse face à cette angoisse est essentielle dans son bon développement psycho-émotionnel. Face à une douleur, à une angoisse, il a besoin que vous l’aidiez. Son appareil psychique est encore immature. Il a besoin de la réponse de l’adulte pour y mettre du sens.
Votre réponse est donc essentielle, l’environnement dans lequel il est l’est tout autant. Il est donc évident que, face à un moment de douleur, vous puissiez être là pour le rassurer. On se sent parfois impuissant face à ces moments de crise, et c’est pourquoi, en plus de l’amener dans un environnement calme, je vais vous proposer de réaliser des exercices pour, progressivement, améliorer les fonctions qui lui posent problème.
E. Consultation et suivi médical
La priorité est d’aller voir votre pédiatre ou votre médecin pour vérifier qu’il ne présente pas de pathologies sous-jacentes. Aller ensuite voir un ostéopathe ou un kinésithérapeute pédiatrique pour qu’il puisse restituer toute la mobilité nécessaire au bon fonctionnement de votre enfant. Il effectuera un diagnostic nécessaire.
F. Exercices et conseils pratiques
Vous pourrez vous aussi aider votre enfant par de petits exercices simples.
Je vous explique en détail ces exercices et je vous donne de nombreux conseils pour améliorer ces fonctions.
En ne faisant rien, la fonction ne sera jamais pleinement efficace. Des compensations importantes apparaîtront avec le temps pour pallier cela. Le corps compense merveilleusement bien, mais n’oubliez jamais que plus votre potentiel initial est complet, mieux nous fonctionnons au cours de notre vie.
2- La respiration
A- Le lien entre la respiration et les pleurs
La respiration est une fonction vitale, mais aussi un élément central dans la régulation du stress et des émotions chez le nourrisson. Lorsqu’elle est perturbée, l’enfant ressent une sensation d’étouffement ou de manque d’air qui déclenche un stress immédiat, exprimé par des pleurs et une agitation intense.
Chez les nourrissons, le système respiratoire est encore immature, et toute difficulté à inspirer ou expirer correctement peut engendrer des tensions musculaires, affecter le sommeil et aggraver leur inconfort général.
B- Le diaphragme : un muscle clé dans la gestion du stress
Le diaphragme est un muscle essentiel de la respiration, formé principalement comme deux coupoles situées sous l’ensemble cœur/poumons. Il joue un rôle clé dans l’apport en oxygène, mais aussi dans l’équilibre du système nerveux autonome, qui influence directement le stress et les pleurs chez le nourrisson.
Chiffres clés :
- Les nourrissons ont une fréquence respiratoire de 30 à 60 cycles par minute, soit deux fois plus rapide que celle d’un adulte.
- Le diaphragme représente environ 50 % de l’effort respiratoire chez le nourrisson, contre 30 % chez l’adulte.
- Un déficit d’oxygénation, même léger, peut induire une agitation et des pleurs prolongés.
C- Le fonctionnement du diaphragme et son impact sur les pleurs
- Inspiration : Lorsque l’enfant inspire, le diaphragme se contracte et descend. Cela entraîne une expansion des poumons et un abaissement des viscères (système digestif), provoquant un léger gonflement de l’abdomen.
- Augmentation du volume pulmonaire : L’air pénètre grâce à une différence de pression interne, assurant une oxygénation adéquate. Cependant, si cette contraction est inefficace, la ventilation est réduite, générant un manque d’air et une sensation de panique.
- Expiration : Lorsque le muscle diaphragmatique se relâche, il remonte, comprimant légèrement les poumons pour expulser l’air. Une expiration incomplète peut provoquer une accumulation de dioxyde de carbone et accentuer l’agitation du nourrisson.
D- Corrélation entre respiration et tensions
Les bébés présentant une respiration irrégulière ou inefficace sont plus enclins aux pleurs excessifs et à une hyperactivité du système nerveux. Un diaphragme tendu ou mal mobilisé peut favoriser des épisodes de stress respiratoire et des crises de panique nocturnes.
3- La déglutition
A- Le lien entre la déglutition et les pleurs du nourrisson
La déglutition est un mécanisme complexe qui assure le passage des aliments et de la salive de la bouche vers l’œsophage. Chez le nourrisson, ce processus est encore immature et peut parfois entraîner des difficultés transitoires, provoquant des pleurs et des tensions. Une déglutition inefficace ou perturbée peut impacter directement la respiration et générer un stress important pour le bébé.
B- L’impact de la déglutition sur la respiration et l’inconfort
Un problème de déglutition peut rapidement affecter la respiration du nourrisson. Lorsqu’un bébé avale, les voies respiratoires doivent temporairement se fermer pour éviter l’entrée de liquide ou de nourriture dans la trachée. Si ce mécanisme ne fonctionne pas correctement, cela peut provoquer :
- Des fausses routes fréquentes, où le liquide ou la salive passent accidentellement dans les voies respiratoires.
- Une sensation d’étouffement, générant une réaction de panique immédiate et des pleurs intenses.
- Une perturbation du rythme respiratoire, augmentant l’inconfort et l’anxiété du nourrisson.
C- La fausse route et ses conséquences
Une fausse route survient lorsqu’au lieu d’être dirigée vers l’œsophage, la salive ou le liquide passe dans la trachée. Si ces épisodes sont fréquents, ils peuvent entraîner :
- Une hypersensibilité du larynx, rendant la déglutition encore plus difficile.
- Une augmentation des pleurs après l’alimentation, signe d’un inconfort digestif ou respiratoire.
- Un reflux laryngopharyngé, aggravant l’irritation des muqueuses et la sensation de brûlure.
Chiffres clés
- 5 à 10 % des nourrissons présentent des troubles de la déglutition transitoires, souvent liés à une immaturité musculaire.
- Les fausses routes concernent environ 40 % des bébés prématurés, leur système neuromusculaire étant plus fragile.
- Les pleurs liés aux difficultés de déglutition sont souvent accompagnés d’une agitation excessive pendant les repas.
4- La digestion:
A- Comprendre le système digestif du nourrisson
Le système digestif peut être assimilé à un long tuyau allant de la bouche à l’anus. Chaque portion de ce tuyau a une fonction bien précise. Lorsqu’un aliment arrive, il est composé d’une chaîne de molécules complexes. Le rôle du système digestif est de découper cette chaîne pour en extraire les éléments nutritifs essentiels, tandis que les résidus inutilisables sont éliminés dans les selles.
Chez le nourrisson, le système digestif est encore en développement. La maturation des enzymes digestives et du microbiote intestinal joue un rôle clé dans la digestion et le confort de l’enfant.
B- Le rôle des muscles digestifs
Autour de ce « tuyau digestif », se trouvent des muscles qui assurent la progression du bol alimentaire. Ce mouvement, appelé péristaltisme, est indispensable pour faire avancer les aliments d’une étape à une autre.
Toute perturbation de ce processus peut engendrer des douleurs abdominales, des coliques ou un ralentissement du transit. Chez le nourrisson, ces inconforts digestifs sont fréquents et peuvent provoquer des pleurs excessifs.
C- Troubles digestifs et douleurs chez le nourrisson
Lorsque les contractions musculaires du tube digestif sont irrégulières ou trop intenses, elles peuvent entraver le passage des aliments ou le rendre difficile. Cette situation entraîne une tension et une douleur, souvent exprimées par des pleurs et une agitation chez le bébé.
Facteurs aggravants :
- Immaturité du système digestif : production insuffisante d’enzymes digestives.
- Sensibilité du microbiote intestinal : déséquilibre des bactéries digestives.
- Réactions aux protéines du lait de vache : cause fréquente de troubles digestifs chez les nourrissons.
- Stress et anxiété : impact sur le fonctionnement du système nerveux autonome et donc sur la motricité digestive.
Chiffres clés
- 30 à 40 % des nourrissons souffrent de coliques infantiles, caractérisées par des pleurs excessifs liés à des douleurs digestives.
- 50 % des nourrissons de moins de trois mois présentent des régurgitations dues à l’immaturité du sphincter œsophagien inférieur.
- Le microbiote intestinal du nourrisson atteint une composition stable vers l’âge de 3 ans, influençant ainsi son confort digestif et son immunité.
5- La régurgitation
A- Le lien entre régurgitation et pleurs du nourrisson
La régurgitation est un phénomène fréquent chez les nourrissons et peut être une cause majeure de pleurs et d’inconfort. Chez les bébés de moins de trois mois, 50 % des nourrissons irritables avec pleurs excessifs souffrent de reflux gastro-œsophagien (RGO). Ce diagnostic est d’autant plus probable si les pleurs surviennent durant ou après la prise de liquide.
Lorsque le lait ou les sucs gastriques remontent de l’estomac vers l’œsophage, ils peuvent provoquer une sensation de brûlure ou d’inconfort, ce qui entraîne une agitation et des pleurs prolongés.
B- Les causes possibles de la régurgitation
Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine du reflux chez le nourrisson :
- L’immaturité du sphincter œsophagien inférieur, qui ne se referme pas encore correctement après la déglutition.
- Un volume gastrique réduit, rendant les remontées plus fréquentes.
- Une hypersensibilité digestive, favorisant les réactions inflammatoires.
- Une allergie aux protéines bovines, pouvant être responsable d’irritations digestives et de reflux plus sévères.
Dans ce dernier cas, un test d’éviction des protéines bovines est souvent recommandé. Il consiste à remplacer le lait classique par un lait contenant des protéines hydrolysées pendant au moins deux semaines afin d’observer une amélioration des symptômes.
Chiffres clés
- 50 % des nourrissons de moins de 3 mois souffrent de régurgitations physiologiques.
- 5 à 10 % des bébés présentent un RGO pathologique, nécessitant une prise en charge spécifique.
- Les pleurs liés aux reflux durent en moyenne 2 à 3 heures par jour chez les nourrissons concernés.
J’ai également créé un article scientifique sur la régurgitation. Je vous invite à le lire : https://baby-sante-formations.fr/comprendre-la-regurgitation-scientifiquement/
6- Les grandes zones de compression (principalement du à l’accouchement) sont :
- Le crâne (principalement l’arrière du crâne et son réseau nerveux et artério-veineux)
- Les épaules (principalement les clavicules et donc indirectement, le carrefour aérodigestif)
- Le couple bassin/lombaires (principalement le diaphragme par ses insertions et le système digestif)
Pour libérer les compressions ou rétablir les fonctions primaires, vous pourrez effectuez les exercices suivants :
A- L’os occipital est primordial.
Je vais vous présenter rapidement des éléments anatomiques importants, et vous comprendrez les répercussions que peuvent avoir une compression à son niveau:
la partie supérieure de l’écaille de l’occiput est d’origine membraneuse (entoure le cerveau).La partie inférieure (basiocciput) est d’origine cartilagineuse (supporte le cerveau).
Entre ces deux parties, on peut visualiser une ligne d’union, appelé ligne nuchale supérieure. Celle-ci peut servir de zone charnière, lors de l’accouchement, au moment de la déflexion de la tête.
Cette ligne nucale supérieure est le siège d’insertion :
- Sur sa face interne : la tente du cervelet dans sa partie postérieure (dure-mère), avec dans sa continuité anatomique, la confluence des sinus veineux du crâne, en son centre.
- Sur sa face externe : le fascia cervical postérieur.
Au dessus de cette ligne nucale, le tubercule occipital, donne insertion aux fascias cervicaux centraux et à la membrane pharyngée, soulignant le continuum facial entre l’intérieur et l’extérieur
C’est un lien qui entraine une relation spécifique entre le crâne, le diaphragme, le pelvis par cette relation de la chaîne fascial central.
En dessous de cette ligne nucale s’insère les muscles trapèze, et sterno-cleïdo-mastoïdien, essentiel dans la posturologie, et l’équilibre de la tête.
On peut donc aisément comprendre l’importance de la libération de cette région anatomique et les incidences douloureuses qu’une compression son niveau peut engendrer : Exercice n°1.
B- Le pharynx :
L’appartenance double du pharynx au système digestif et au système respiratoire en fait donc un carrefour très important
L’action d’avaler, c’est :
- la descente d’un aliment dans l’estomac sans être indisposé (déglutition, absorption, ingestion).
- la récupération de la salive, des sécrétions nasales et le retour des particules inhalées dans les voies aériennes supérieures renvoyées dans le pharynx par la toux.
. La déglutition normale comporte trois phases, et met en jeu 25 muscles et six nerfs différents.
La phase du milieu, la phase pharyngé, est la phase principale, celle où se déroule la « fausse route » si la coordination de l’ensemble des étapes ne se fait pas.
C’est le temps où le bol franchi, en une seconde, le carrefour aérodigestif, sans fausse route, pour rejoindre la lumière œsophagienne. La bonne coordination, dans le temps des différents événements musculaires, constitue la pierre angulaire de toute cette phase.
En effet, le temps pharyngo-œsophagien de la déglutition peut se comprendre comme un ensemble de processus que l’on peut catégoriser en mécanismes propulseurs et protecteurs. Ces processus agissent de manière séquentielle ou simultanée mais toujours de manière coordonnée.
Lorsque cette coordination se passe mal, la salive passe vers la trachée, et déclenche une peur panique chez l’enfant, une impression d’étouffement.
Il faut donc restaurer cette fonction. Plusieurs exercices peuvent être nécessaire (fiche « deglutition » , mais parfois celui-ci suffit : exercice n°2 et 3.
C- La région du larynx :
Sa mobilité est fondamentale dans la bonne coordination entre la ventilation et la déglutition :
Au début du temps réflexe de la déglutition, lorsque la salive glisse depuis la base de langue vers les vallécules puis l’hypopharynx, ils sont pris en charge à ce moment-là par la contraction des constricteurs du pharynx qui en se contractant sur eux-mêmes vont l’expulser. Cette expulsion se ferait dans de multiples directions non orthodoxes, s’il n’y avait des mécanismes de protection. Le premier est réalisé par la propulsion vers l’arrière, jusqu’au contact de la paroi postérieure de l’oropharynx, du voile du palais qui empêche le reflux des aliments vers le rhinopharynx et le nez. Le deuxième mécanisme de protection est réalisé par l’ascension du larynx qui se propulse en haut et en avant sous la base de langue. Dans le même temps, divers mécanismes concourent à l’occlusion du larynx. Les aryténoïdes se rapprochent, l’épiglotte bascule, les cordes vocales se ferment, le larynx se met littéralement en boule empêchant l’irruption de la salive dans les voies respiratoires. Dès lors, une seule issue est possible pour la salive expulsé par la contraction des constricteurs du pharynx, c’est vers le bas en direction de la bouche œsophagienne qui s’ouvre opportunément par relaxation du muscle crico-pharyngien juste au moment où les constricteurs se contractent.
Deux phénomènes distincts interviennent dans le mécanisme d’ouverture du sphincter supérieur de l’œsophage, d’une part sa relaxation, conditionnée par l’innervation du nerf vague, et d’autre part sa distension passive, conditionnée par l’élévation laryngée et le passage de la salive.
Le sphincter supérieur de l’œsophage est une zone de haute pression, longue de 2,5 à 4,5cm centrée sur le muscle cricopharyngien. Le tonus musculaire sous contrôle du nerf vague permet d’y maintenir une pression endoluminale moyenne de 35mmHg. C’est ce tonus qui permet d’éviter l’intromission d’air dans l’œsophage en dehors des repas.
Ce tonus est naturellement réduit dès le début du péristaltisme pharyngé et précède l’ouverture proprement dite du sphincter par distension. Cette distension est exercée par traction antérieure du chaton cricoïdien lors de l’élévation laryngée. Le sphincter s’ouvre 150ms après l’élévation du larynx et reste ouvert environ pendant 500ms.
Il faut donc qu’il n’y ait pas de tension supplémentaires sur cette région. Le relâchement de la zone thoracique haute est donc essentiel.
Autre élément important dans cette zone, la thyroïde. Ses hormones ont pour but de stimuler:
1. le développement du cerveau (chez le nourrisson)
2. la croissance osseuse (dès la naissance et jusqu’à la fin de la puberté)
3. la production d’énergie, par exemple le maintien de la température du corps (toute la vie).
Relâcher cette zone est donc essentiel :Exercice n°4.
D- La ventilation pulmonaire et le diaphragme
L’objectif premier de la respiration est de satisfaire deux besoins physiologiques fondamentaux, soient :
- celui de procurer l’oxygène nécessaire aux cellules (pour créer l’ATP) et
- celui d’éliminer le gaz carbonique produit au cours du catabolisme cellulaire.
La ventilation pulmonaire correspond aux processus par lesquels s’effectuent le déplacement de l’air atmosphérique vers les alvéoles pulmonaires et des alvéoles vers l’air atmosphérique,
s’effectuant respectivement à l’inspiration et à l’expiration.
L’inspiration :
est un processus qui fait augmenter le volume des alvéoles pulmonaires. C’est grâce à cette augmentation de volume que l’air pénètre dans les poumons.
Une stimulation (provenant d’un centre d’intégration nerveux situé dans le bulbe rachidien) entraine la contraction des muscles intercostaux externes (les côtes sont tirés vers le haut) et du diaphragme.( les poumons sont tractés vers le bas).
Le volume interne de la cage thoracique augmente ce qui entraine une augmentation du volume des poumons. L’air n’a pas d’autre choix que d’aller dans les alvéoles pulmonaires. (Par le gradient de pression). Ce système est rendu possible par le système de basse pression créé entre les poumons et la cage thoracique (pression intrapleural entre les deux feuillets de la plèvre pulmonaire).
La pression de l’air atmosphérique étant plus élevée que la pression intra-alvéolaire, l’air atmosphérique pénètre dans les voies respiratoires.
L’inspiration est donc considérée comme un processus actif parce qu’elle implique la contraction des muscles intercostaux externes et du diaphragme.
L’inspiration cesse lorsque la contraction des muscles inspiratoires arrête et que la pression intra-alvéolaire devient égale à la pression atmosphérique.
Au repos, c’est-à-dire entre une expiration et une inspiration, la pression intra-alvéolaire est en équilibre avec la pression atmosphérique.
L’expiration :
est le processus qui consiste à expulser l’air contenant le CO2 des alvéoles pulmonaires et, par conséquent, il est toujours consécutif à l’inspiration.
En fait, l’expiration est secondaire au relâchement des muscles intercostaux externes et du diaphragme. C’est pourquoi on considère l’expiration comme un processus passif par comparaison au processus inspiratoire. C’est le relâchement des muscles.
Les côtes s’abaissent, le diaphragme se soulève et la cage thoracique retrouve progressivement son volume original. Le ventre de l’enfant rentre. les viscères (système digestif) reviennent à leur position de départ.
Le relâchement des muscles inspiratoires implique que la force qui tirait les poumons vers l’extérieur n’existe plus et les fibres élastiques étirées du tissu pulmonaire tendent à revenir à leur position initiale.
La relaxation musculaire entraîne donc la réduction du volume de la cage thoracique alors que l’action des fibres élastiques du tissu pulmonaire implique une diminution du volume des poumons qui reprennent leur volume original.
La diminution du volume des poumons et, par conséquent, des alvéoles entraîne l’augmentation de la pression intra-alvéolaire créant un nouveau gradient de pression, mais cette fois-ci, inversé dans le sens où la pression intra-alvéolaire devient supérieure à la pression atmosphérique. Dans ces circonstances, l’air alvéolaire contenant le CO2 se déplace des alvéoles vers l’atmosphère.
Le même volume qui était entré lors de l’inspiration, sort à l’expiration (respiration normale). Lors de ces phases d‘inspiration et d’expiration, le système digestif a subit le mouvement, entrainant l’ensemble des viscères dans une mobilité nécessaire au péristaltisme digestif.
L’oxygène nous sert à créer notre combustible énergétique, l’ATP.
Le diaphragme :
Il est très facile de voir si le diaphragme n’est pas totalement fonctionnel, puisque votre enfant présente alors un hoquet fréquent en dehors des repas. Le hoquet ou « myoclonie phrénoglottique »post-prandial) juste après le repas est normal, puisque l’estomac, suspendu à la coupole diaphragmatique gauche, se remplie. l’abaissement de la coupole diaphragmatique gauche par rapport à la coupole diaphragmatique droite entraine une désynchronisation des deux coupoles à l’inspiration, ou par irritation du nerf phrénique. Votre enfant a alors le hoquet. Mais le hoquet trop fréquent, et surtout le hoquet fréquent en dehors des repas témoignent d’un dysfonctionnement diaphragmatique.
Une respiration diaphragmatique difficile, c’est une mauvaise oxygénation. Par voie de conséquence, nous aurons moins d’énergie créé, et donc une fatigue, et une irritabilité plus importante chez l’enfant. Rétablissez un relâchement du diaphragme, pour améliorer sa fonction, en favorisant sa respiration: Exercice n°5
Vérifiez également les constantes physiologiques importantes, une consultation chez le médecin serait alors nécessaire :
Les signes vitaux du nourrisson sont déterminés comme suit :
- Fréquence cardiaque du nourrisson. La plage normale de fréquence cardiaque est de 100 à 160 battements par minute. Lorsque les enfants sont debout et se déplacent, leur fréquence cardiaque sera naturellement un peu plus élevée ; lorsqu’ils restent assis, le rythme cardiaque ralentit.
- Fréquences respiratoires : de la naissance à 6 mois. Les fréquences respiratoires pour les enfants de la naissance à 6 mois doivent être comprises entre 30 et 60 respirations par minute. Fréquences respiratoires, 6 à 12 mois. Les fréquences respiratoires des patients de 6 à 12 mois doivent se situer entre 24 et 30 respirations par minute. Les fréquences respiratoires ont tendance à être élevées lorsque le patient est nerveux, excité ou ressent de la douleur ou de la fièvre.
La fréquence respiratoire est l’équivalent de la fréquence cardiaque.
Il peut être utile, dans certaines occasions, de mesurer de façon précise l’ampliation thoracique et l’efficacité du processus de la ventilation pulmonaire.
Les lèvres bleues de votre enfantent le témoin d’une mauvaise oxygénation.
- La température idéale pour tous les âges est de 37° Pour les nourrissons, tout ce qui se situe entre 36°et 38,°est considéré comme sain.
- L’hydratation est primordial : Votre enfant perd du liquide et des sels (électrolytes) lors de vomissements, de diarrhées ou de fièvre. Il est déshydraté s’il:
- n’a pas uriné depuis plus de 8 heures
- pleure sans larmes
- a les yeux cernés
- est fatigué et léthargique
- présente des signes de mauvaise circulation
- a subi une perte de poids de plus de 5 %
- a le signe du pli cutané : le pli formé en pinçant la peau de son abdomen persiste quelques secondes quand on le relâche
- sa bouche et ses lèvres sont sèches et craquelées.
S’il n’est plus capable de boire, il a besoin d’être réhydraté rapidement.
- En général, les nourrissons urinent 15 à 20 fois par jour. L’urine peut avoir différentes teintes, de quasiment incolore au jaune foncé.
- Les selles varient énormément en fréquence, couleur et consistance d’un nourrisson à l’autre selon les caractéristiques individuelles et le régime alimentaire. La fréquence des selles chez les nourrissons varie entre une fois tous les deux jours et 6 à 8 fois par jour. Les selles peuvent être dures et moulées, ou molles et aqueuses. La teinte va du jaune moutarde au brun foncé. Les selles des enfants allaités sont en général plus molles et de couleur plus claire que celles des enfants nourris au lait infantile.
- Le poids suit un schéma évolutif similaire. Le nouveau-né à terme perd généralement entre 5 et 8% de son poids de naissance au cours des premiers jours suivant l’accouchement, mais regagne son poids de naissance en moins de 2 semaines. Il prend ensuite 14 à 28 g/jour jusqu’à 3 mois, puis 4000 g entre 3 et 12 mois, double son poids de naissance à 5 mois, le triple à 12 mois et le quadruple presque à 2 ans. Entre l’âge de 2 ans et la puberté, la prise de poids est d’environ 2 kg/an.
- L’enfant a une mauvaise circulation du sang lorsque sa pression sanguine est trop basse. Cette mauvaise perfusion peut être la conséquence d’une infection disséminée, d’une hémorragie, d’une déshydratation, d’une grave allergie ou d’une défaillance cardiaque.
L’ enfant a des signes de mauvaise circulation s’il:
- est extrêmement pâle ou a un teint bleu-gris ou les lèvres bleues
- a les mains et les pieds froids
- a des marbrures sur tout le corps (quadrillage bleuté de la peau)
- a un temps de recoloration prolongé de la circulation des doigts
- a un rythme cardiaque rapide
- est fatigué, angoissé et se sent très mal.
- Son état de conscience doit être nécessaire lors de son éveil.
Votre enfant est léthargique s’il:
- a le regard dans le vide
- refuse de sourire ou de jouer
- est trop faible pour crier
- est tout mou comme une poupée de chiffon
- ne tient pas sa tête quand vous cherchez à l’assoir en tirant sur ses bras
- est difficile à réveiller ou ne vous répond pas.
Il est habituel pour un enfant d’être fatigué lorsqu’il est malade, surtout lors des pics de fièvre. Pourtant observez votre enfant pour reconnaître ces signes de léthargie qui peuvent être causés par de graves problèmes de santé.
La douleur physique est définie comme une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à un dommage tissulaire réel ou virtuel. Une douleur émotionnelle peut donc exister sans présence de douleur physique. Lorsqu’il a mal, le bébé se trouve dans un état d’instabilité émotionnelle. Il est incapable de contenir une douleur trop grande et si la douleur n’est pas soulagée, il y aura un débordement émotionnel pouvant laisser des séquelles psychologiques chez l’adulte. Cette présentation pose très clairement le lien existant entre corps et psyché. De fait, le bébé vit dans l’utérus une perception contenante, c’est-à-dire stabilisatrice de ses flux sensoriels. À la naissance, il devra découvrir cette perception du contenant. Il est donc nécessaire pour vous de rassurer votre enfant.
Pour connaître les liens entre les exercices que j’indique et la mobilité que l’on doit améliorer pour permettre une bonne déglution chez le nourrisson :
https://baby-sante-formations.fr/professionnel-de-sante/
Il s’agit d’une formation que je fais sur les 12 principales problématiques de la petite enfance
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BIBLIOGRAPHIE :
• Atlas d’anatomie – Prométhée – Tête et neuro-anatomie, (Schünke, Schulte, Schumacher, Voll, Wesker) Editions Maloine
• Physiologie Humaine, Sherwood, 2e édition. De Bœck
• Déglutition – Respiration, couple fondamental et paradoxal, Guatterie (M.) et Lozano (V.), Kiné Réa 2005.
• Obstruction pharyngée et adaptation fonctionnelle de la posture naturelle de la tête et de l’os hyoïde dans le syndrome d’apnée du sommeil, Bacon (W.), Berreur (C.), Krieger (J. HII), Dwein (M.) et Stierle (J. L.). Orthod. Fr – 63 : 595-602, 1993
• Fonction diaphragmatique. Travail respiratoire. Monographies de la SRFL, Paris, Expansion Scientifique Française, 1987
• Exploration de la fonction du diaphragme, Thomas Similowski. EMC – Pneumologie, 2001
• 15-Anatomie clinique tome 3 : thorax, abdomen, 2e édition, Kamina (P.) et Cuilleret (Jacques) Editions Maloine
• 15-Anatomie – L’abdomen, Bouchet (Alain) et Cuilleret (Jacques)
• 15-Anatomie topographique, descriptive et fonctionnelle, Bouchet (Alain) et Cuilleret (Jacques)
• Physiologie articulaire – Tronc et Rachis, Kapandji (I.A.)
• Muscles et fascias, Marie Faruch-Bilfeld, SIMS 2021, Sauramps medical
• Atlas d’anatomie humaine, F.H. Netter