La digestion du nourrisson : les 5 points à connaître

digestion nourrisson
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1. Introduction

Pour comprendre la digestion du nourrisson, il faut comprendre que le système digestif peut être comparé à un tube fermé, allant de la bouche à l’anus, isolé du reste du corps. Il est entouré d’un muscle lisse qui assure la progression des aliments d’un segment à l’autre grâce à un mécanisme appelé péristaltisme.

Pour bien fonctionner, les viscères sont innervés par différents systèmes nerveux, et leur mobilité est essentielle à une digestion efficace.

2. Le système nerveux et l’innervation digestive

2.1.Le système nerveux entérique chez le nourrisson

Le système nerveux entérique (SNE) joue un rôle fondamental dans la régulation de l’activité digestive. Ce réseau complexe de neurones est intégré dans la paroi du tube digestif et fonctionne de manière semi-autonome, d’où son surnom de « cerveau de l’intestin ». Il est constitué d’environ 200 millions de neurones, soit un nombre équivalent à ceux de la moelle épinière, et contrôle directement la motricité intestinale, les sécrétions digestives et la vascularisation locale.

Chez le nourrisson, ce système est immature à la naissance, ce qui explique la fréquence des troubles digestifs tels que les coliques, la constipation ou le reflux gastro-œsophagien. Son développement se poursuit au cours des premiers mois de vie, influencé par des facteurs tels que l’alimentation, le microbiote intestinal et la maturation du système nerveux autonome.

Les deux principaux plexus du système nerveux entérique

Le SNE est organisé autour de deux réseaux neuronaux majeurs qui assurent la coordination des fonctions digestives :

1. Le plexus myentérique (d’Auerbach)

• Situé entre les couches musculaires longitudinales et circulaires du muscle lisse intestinal.

• Il est principalement responsable du contrôle de la motilité digestive, en orchestrant les contractions péristaltiques nécessaires à la progression du bol alimentaire.

• Chez le nourrisson, ce contrôle est encore en développement, ce qui peut expliquer les incohérences du transit intestinal observées durant les premières semaines de vie (alternance entre diarrhée et constipation).

2. Le plexus sous-muqueux (de Meissner)

• Localisé dans la sous-muqueuse, il intervient dans la régulation des sécrétions digestives et du flux sanguin intestinal.

• Il joue un rôle clé dans l’absorption des nutriments, essentielle pour la croissance rapide du nourrisson.

• Son immaturité explique une certaine hypersensibilité intestinale, ce qui peut provoquer des douleurs abdominales ou une réaction excessive à certains composants du lait maternel ou infantile.

Facteurs influençant le développement du SNE chez le nourrisson

Le microbiote intestinal : En pleine colonisation dès la naissance, il influence la maturation du SNE et module la réponse immunitaire intestinale. Un déséquilibre du microbiote (dysbiose) peut favoriser les troubles digestifs du nourrisson.

L’alimentation : Le passage du colostrum au lait maternel ou infantile stimule l’activité du SNE et conditionne son adaptation aux différents nutriments.

Le système nerveux autonome : En lien étroit avec le SNE, il joue un rôle modulatoire. L’équilibre entre les influences parasympathiques (via le nerf vague) et sympathiques se met en place progressivement, influençant la digestion et le transit intestinal.

Conséquences fonctionnelles

L’immaturité du SNE chez le nourrisson, couplée à une influence neurologique encore instable, peut justifier une approche ostéopathique ciblée. La libération des tensions au niveau de l’occiput, du sacrum et du diaphragme peut favoriser une meilleure régulation du système nerveux autonome et, par extension, une amélioration du confort digestif du nourrisson.

2.2. Le rôle du système nerveux autonome dans la digestion du nourrisson

Bien que le système nerveux entérique (SNE) soit capable de fonctionner de manière autonome, il est sous l’influence du système nerveux autonome (SNA), qui assure une modulation fine des fonctions digestives. Ce dernier est divisé en deux branches ayant des effets opposés sur la digestion :

1. Le système nerveux parasympathique : moteur de la digestion

Le système nerveux parasympathique joue un rôle essentiel dans l’activation des fonctions digestives. Il agit via :

Le nerf vague (X), qui innerve la majeure partie du tractus digestif (de l’œsophage jusqu’au côlon transverse).

Les nerfs sacrés (S2-S4), responsables de l’innervation du côlon distal et du rectum.

Chez le nourrisson : une immaturité fonctionnelle

Le système parasympathique du nourrisson est encore en développement, ce qui explique :

Une variabilité du transit (alternance entre selles liquides et constipation).

Un péristaltisme irrégulier, pouvant entraîner des ballonnements ou des coliques.

Un reflux gastro-œsophagien fréquent, dû à un tonus insuffisant du sphincter inférieur de l’œsophage, sous influence vagale.

📌 Conséquence fonctionnelle :

Le nerf vague émerge au niveau du trou déchiré postérieur, situé entre l’occiput et le temporal, avant de descendre vers les viscères. Sa bonne fonctionnalité dépend donc de la mobilité de ces structures crâniennes. De même, les nerfs sacrés passent par le plexus hypogastrique, situé en avant du sacrum.

Libérer la mobilité de l’occiput, du temporal et du sacrum est essentiel (Exercice n°1).

2. Le système nerveux sympathique : le frein digestif

Le système nerveux sympathique, en opposition au parasympathique, inhibe l’activité digestive et prépare l’organisme à une réponse de type « fuite ou combat ». Il agit en réduisant :

• La motilité intestinale.

• Les sécrétions digestives.

• L’afflux sanguin vers les organes digestifs (vasoconstriction des artères splanchniques).

Son action est transmise par les ganglions prévertébraux, qui reçoivent des informations depuis la moelle épinière thoraco-lombaire (T5-L2) et influencent les plexus entériques.

Chez le nourrisson : une influence marquée sur les troubles digestifs

Le système sympathique du nourrisson étant encore en cours de maturation, un déséquilibre peut entraîner :

Des spasmes intestinaux, liés à une hyperactivation sympathique.

Une diminution des sécrétions digestives, perturbant l’assimilation des nutriments.

Un ralentissement du transit, favorisant la constipation.

📌 Conséquence fonctionnelle :

L’innervation sympathique du tube digestif provient de la colonne thoracique (T5-T9 pour l’estomac, T10-T11 pour l’intestin grêle, T12-L2 pour le côlon). Une perte de mobilité de ces vertèbres peut amplifier l’hyperactivité sympathique et exacerber les troubles digestifs.

S’assurer de la bonne mobilité des vertèbres dorsales est primordial (Exercice n°6).

3. Équilibre entre les deux systèmes : une nécessité chez le nourrisson

La digestion repose sur une alternance équilibrée entre activation parasympathique (repos et digestion) et régulation sympathique (contrôle du flux sanguin et modulation des sécrétions). Chez le nourrisson, cet équilibre est souvent instable, ce qui explique la prévalence des coliques, reflux et troubles du transit.

L’approche ostéopathique peut aider à rééquilibrer ces influences neurovégétatives en travaillant sur la mobilité des structures impliquées dans la régulation du SNA.

2.3.Les cellules de Cajal et la coordination musculaire chez le nourrisson

Les cellules interstitielles de Cajal (CIC) jouent un rôle fondamental dans la coordination des mouvements du tube digestif. Elles sont souvent qualifiées de « pacemakers gastro-intestinaux » car elles génèrent les ondes lentes qui rythment l’activité du péristaltisme intestinal. Ces cellules assurent la liaison entre le système nerveux entérique et les fibres musculaires lisses, permettant ainsi une contraction coordonnée et efficace du tube digestif.

1. Le rôle des cellules de Cajal dans la motilité intestinale

Le tube digestif ne se contracte pas de manière aléatoire : son activité repose sur une séquence coordonnée de contractions et de relaxations, permettant le déplacement du bol alimentaire. Les cellules de Cajal :

Produisent des ondes lentes qui régulent le rythme de contraction des muscles lisses.

Transmettent l’information nerveuse en servant de relais entre les plexus entériques et les fibres musculaires lisses.

Facilitent la propagation du péristaltisme et des mouvements segmentaires de l’intestin.

Chez le nourrisson : une immaturité responsable des troubles digestifs

À la naissance, le réseau des cellules de Cajal n’est pas totalement mature, ce qui peut expliquer certaines irrégularités du transit digestif chez le nourrisson :

Des spasmes intestinaux et une motricité anarchique pouvant favoriser les coliques.

Une immaturité du péristaltisme, contribuant aux régurgitations et reflux gastro-œsophagiens.

Un ralentissement du transit pouvant être responsable de constipation intermittente.

L’activité des cellules de Cajal est également influencée par des facteurs externes, tels que l’état du microbiote intestinal, les variations hormonales et la stimulation du système nerveux autonome.

2. Les neuromédiateurs impliqués dans la régulation des cellules de Cajal

Les cellules de Cajal sont sous l’influence de différents neuromédiateurs libérés au sein des plexus entériques :

L’acétylcholine (neurones cholinergiques) : stimule le péristaltisme.

La sérotonine (neurones sérotoninergiques) : joue un rôle clé dans la perception de la douleur intestinale et la motilité.

Le VIP (vaso-intestinal peptide) : favorise la relaxation des muscles lisses et augmente la sécrétion intestinale.

Chez le nourrisson, l’équilibre entre ces médiateurs est encore fragile, ce qui explique la sensibilité accrue aux stimuli digestifs et la réactivité excessive du tube digestif.

3. Conséquences fonctionnelles : favoriser un bon fonctionnement des cellules de Cajal

L’efficacité des cellules de Cajal dépend d’une bonne mobilité viscérale et d’une régulation équilibrée du système nerveux autonome. Plusieurs éléments peuvent être optimisés en ostéopathie :

Libération des tensions au niveau du diaphragme, qui influence mécaniquement la motilité intestinale.

Travail sur la mobilité vertébrale thoracique et lombaire, car elles influencent l’innervation du tube digestif.

Équilibration des tensions au niveau crânien, notamment sur le trajet du nerf vague, qui module l’activité des cellules de Cajal.

L’approche ostéopathique, en favorisant une motilité digestive fluide, peut ainsi optimiser l’efficacité des cellules de Cajal et limiter les désordres digestifs fréquents chez le nourrisson.

 

3. La digestion et ses processus physiologiques chez le nourrisson

La digestion est un processus physiologique complexe, permettant la transformation des aliments en nutriments assimilables par l’organisme. Chez le nourrisson, ce processus est encore en phase de maturation.

3.1. La transformation des aliments : un processus progressif et immature chez le nourrisson

Dès la naissance, le tube digestif du nourrisson est fonctionnel mais encore immature, ce qui se traduit par une sécrétion enzymatique incomplète et une capacité d’absorption en cours d’adaptation.

La digestion implique plusieurs étapes :

3.1.1. L’hydrolyse enzymatique : un mécanisme fondamental

L’hydrolyse enzymatique consiste à fragmenter les macromolécules alimentaires en unités plus petites, capables d’être absorbées. Ce processus est essentiel pour assurer la croissance du nourrisson, mais certaines enzymes ne sont pleinement actives qu’après plusieurs mois.

Schéma d’une molécule de lait dont les petites paires de ciseaux symbolisent les enzymes digestifs.

3.1.2. Les différents types de nutriments et leur transformation

Glucides :

• Dégradés par l’amylase salivaire et l’amylase pancréatique.

• Chez le nourrisson, l’amylase salivaire est faiblement sécrétée à la naissance et devient pleinement fonctionnelle vers 4 à 6 mois, ce qui limite la digestion des amidons complexes avant cet âge.

• Le lactose, principal glucide du lait maternel, est dégradé par la lactase intestinale. Son activité est maximale chez le nouveau-né mais peut diminuer après le sevrage, expliquant les intolérances au lactose tardives.

Protéines :

• Hydrolysées en acides aminés par la pepsine gastrique et les enzymes pancréatiques (trypsine, chymotrypsine).

• Chez le nourrisson, la sécrétion d’acide chlorhydrique est moins développée que chez l’adulte, ce qui peut limiter l’efficacité de la digestion protéique et favoriser des protéines partiellement digérées dans l’intestin, susceptibles d’entraîner des réactions immunitaires.

Lipides :

• Émulsionnés par la bile et dégradés par les lipases pancréatiques.

• Contrairement aux glucides et aux protéines, les lipides sont mieux digérés par le nourrisson, notamment grâce à la lipase gastrique et la lipase du lait maternel, qui compensent l’immaturité de la lipase pancréatique.

• Cette capacité à digérer les lipides est essentielle, car le lait maternel est riche en acides gras essentiels, indispensables au développement cérébral et à la myélinisation du système nerveux.

3.2. La pression intra-viscérale et son rôle dans la digestion du nourrisson

La progression du bol alimentaire à travers le tube digestif dépend d’un équilibre optimal des pressions intra-abdominales. Une pression trop élevée peut entraver le péristaltisme et entraîner des douleurs abdominales, ballonnements et reflux.

3.2.1. Un tube digestif de faible calibre chez le nourrisson

Chez le nourrisson, le tube digestif est très étroit, et la moindre augmentation de pression peut ralentir voire bloquer la progression des aliments. On peut comparer cela à un tuyau d’arrosage écrasé : un simple déséquilibre mécanique peut compromettre le passage du bol alimentaire.

3.2.2. Facteurs augmentant la pression intra-viscérale

Accumulation de gaz liée à l’immaturité du microbiote intestinal.

Tensions diaphragmatiques et restrictions viscérales, réduisant l’amplitude des mouvements péristaltiques.

Postures inadaptées après les tétées, favorisant la stase gastrique et les reflux gastro-œsophagiens.

📌 Conséquence fonctionnelle :

L’ostéopathie peut aider à réduire la pression intra-viscérale en travaillant sur plusieurs aspects :

Assouplir le diaphragme, qui influence la pression abdominale (Exercice n°3).

Favoriser une bonne mobilité viscérale, pour améliorer la progression du bol alimentaire (Exercice n°2).

Optimiser la posture du nourrisson après les repas, afin d’éviter la stagnation gastrique et les reflux.

 

4. La respiration et la digestion chez le nourrisson

La respiration et la digestion sont deux fonctions physiologiques intimement liées. Le diaphragme, principal muscle de la respiration, joue un rôle fondamental dans la motilité viscérale et le bon fonctionnement du tube digestif. Chez le nourrisson, la respiration est principalement abdomino-diaphragmatique, ce qui influence directement la digestion en facilitant la progression du bol alimentaire et en stimulant la circulation des fluides dans la cavité abdominale.

4.1.Le diaphragme et la mobilité viscérale

Le diaphragme est une structure musculaire et tendineuse, séparant la cavité thoracique (où règne une pression négative) de la cavité abdominale (sous pression positive). Lorsqu’il se contracte à l’inspiration, il s’abaisse et entraîne une modification des pressions intra-abdominales, influençant le mouvement des organes digestifs.

4.1.1. Influence du diaphragme sur la digestion

Effet mécanique : lors de l’inspiration, le diaphragme descend et comprime les viscères abdominaux, favorisant leur mobilité et facilitant la progression du bol alimentaire dans le tube digestif.

Effet circulatoire : la contraction diaphragmatique favorise le retour veineux abdominal et la circulation lymphatique, contribuant à une meilleure irrigation des organes digestifs.

Effet sur le tonus du nerf vague : le diaphragme étant en relation directe avec le nerf vague (X), sa mobilité influence l’innervation parasympathique du tube digestif, stimulant la sécrétion des enzymes digestives et la motricité intestinale.

4.1.2. Chez le nourrisson : une respiration abdominale essentielle

Chez le nourrisson, la respiration est principalement diaphragmatique (respiration abdomino-diaphragmatique), car :

• La cage thoracique est encore souple et les côtes sont très horizontales, limitant la respiration costale.

• Le diaphragme est hyperactif et constitue le principal moteur respiratoire.

• Ce type de respiration favorise la mobilité digestive, limitant les stagnations alimentaires et les tensions abdominales.

📌 Conséquence fonctionnelle :

Toute restriction de la mobilité du diaphragme peut perturber la digestion du nourrisson, en ralentissant le transit et en favorisant la stagnation des gaz intestinaux.

Travailler sur la mobilité diaphragmatique est essentiel (Exercice n°3).

4.2. L’inspiration et son impact sur le transit digestif

Lors de l’inspiration, le diaphragme descend et exerce une pression modérée sur les organes digestifs, entraînant un effet mécanique bénéfique :

Les viscères sont refoulés vers l’avant, améliorant leur motilité.

Le bol alimentaire progresse plus facilement dans le tube digestif.

Les gaz intestinaux sont mieux évacués, réduisant les ballonnements et les tensions abdominales.

4.2.1. Influence sur les troubles digestifs du nourrisson

Une respiration diaphragmatique efficace contribue à :

Limiter les coliques et ballonnements, en réduisant les stagnations alimentaires.

Améliorer le reflux gastro-œsophagien (RGO), en favorisant un bon positionnement du diaphragme par rapport au sphincter inférieur de l’œsophage.

Optimiser le transit intestinal, réduisant les épisodes de constipation.

📌 Conséquence fonctionnelle :

Chez le nourrisson, stimuler la respiration diaphragmatique permet d’améliorer la motilité viscérale et de limiter les troubles digestifs.

Favoriser la respiration abdomino-diaphragmatique aide à une meilleure digestion.

 

5- La mobilité viscérale et le rôle des fascias chez le nourrisson

La mobilité viscérale est un élément clé du bon fonctionnement du système digestif. Elle est influencée par l’organisation embryologique du péritoine, ainsi que par la présence de structures de soutien, telles que les mésos, fascias et ligaments. Ces structures permettent le bon positionnement et le bon déplacement des organes, tout en assurant leur vascularisation et leur innervation.

Chez le nourrisson, la souplesse des tissus est particulièrement importante pour accompagner la croissance et prévenir les tensions pouvant perturber la digestion.

5.1.Organisation embryologique du péritoine

Le développement embryologique du tube digestif conditionne sa mobilité future.

5.1.1. L’intestin embryonnaire et le méso dorsal commun

À l’origine, l’intestin embryonnaire est suspendu dans la cavité péritonéale par un méso dorsal commun, une structure embryonnaire qui maintient l’ensemble des viscères en position médiane et permet leur vascularisation.

Avec le développement, certaines parties du tube digestif changent de position et deviennent rétro-péritonéales :

Le côlon ascendant et descendant s’accolent à la paroi postérieure, limitant leur mobilité.

Le mésentère de l’intestin grêle reste souple et mobile, permettant une adaptation des anses intestinales.

Chez le nourrisson, cette organisation reste très dynamique, car la cavité abdominale est encore en pleine croissance et les structures viscérales sont malléables.

5.2. Structures influençant la mobilité digestive

La mobilité des organes digestifs repose sur trois grandes structures de soutien :

5.2.1.  Les mésos : un rôle dans la vascularisation et la mobilité

Le méso est une lame porte-vaisseaux, reliant un organe au péritoine et permettant l’acheminement des nerfs et vaisseaux sanguins nécessaires à son fonctionnement.

• Il assure la vascularisation et l’innervation des segments mobiles du tube digestif.

• Il permet une certaine liberté de mouvement aux organes qu’il soutient (exemple : mésentère de l’intestin grêle).

• Une restriction de mobilité au niveau du méso peut limiter le péristaltisme et favoriser des stases digestives.

Chez le nourrisson, le développement des vaisseaux digestifs est encore en évolution, ce qui rend l’hydratation et la souplesse des tissus particulièrement importantes pour éviter des tensions.

5.2.2. Les fascias : stabilisation et limitation des torsions intestinales

Les fascias sont des structures formées par l’accolement du péritoine pariétal et viscéral, jouant un rôle clé dans la stabilité des organes digestifs.

• Ils maintiennent les organes en place, empêchant les déplacements excessifs.

• Ils limitent les volvulus (torsions intestinales pouvant provoquer des occlusions).

• Leur souplesse est essentielle pour accompagner la croissance rapide du nourrisson.

Toute restriction fasciale chez le nourrisson peut engendrer :

• Des difficultés de transit, liées à un manque de mobilité des anses intestinales.

• Un reflux gastro-œsophagien aggravé, si les fascias reliant l’œsophage et l’estomac sont trop tendus.

5.2.3. Les ligaments péritonéaux : ancrage et transmission des tensions

Les ligaments sont des replis du péritoine reliant les organes entre eux ou à la paroi abdominale.

• Ils contribuent au maintien des organes, tout en autorisant une certaine mobilité.

• Ils peuvent transmettre des tensions mécaniques d’un organe à un autre, influençant la digestion.

• Leur souplesse est essentielle pour éviter des points de fixation douloureux.

Chez le nourrisson, les tensions ligamentaires peuvent influencer la digestion en modifiant la position et la motilité de l’estomac et des intestins.

6. Conclusion :

6.1. Une digestion optimale chez le nourrisson grâce à une approche fonctionnelle

Le système digestif du nourrisson est un ensemble complexe et en pleine maturation, dont le bon fonctionnement dépend de nombreux facteurs :

L’innervation entérique et autonome, qui régule la motricité intestinale et la sécrétion des enzymes digestives.

La respiration et le diaphragme, qui influencent la mobilité des viscères et la circulation des fluides digestifs.

La structure et la souplesse des tissus de soutien (mésos, fascias et ligaments), qui permettent un bon positionnement des organes et favorisent le transit intestinal.

L’immaturité du système digestif du nourrisson peut expliquer l’apparition fréquente de coliques, reflux gastro-œsophagien et troubles du transit. Ces manifestations sont souvent temporaires mais peuvent être amplifiées par des tensions mécaniques ou des restrictions de mobilité viscérale.

6.2. L’ostéopathie : un rôle clé dans la régulation digestive du nourrisson

L’approche ostéopathique peut aider à optimiser la digestion du nourrisson en agissant sur plusieurs plans :

6.2.1. Favoriser la mobilité du diaphragme et la respiration abdominale

• Une bonne souplesse diaphragmatique favorise la motilité viscérale et l’évacuation des gaz.

• La respiration abdomino-diaphragmatique du nourrisson joue un rôle clé dans le bon fonctionnement du système digestif.

6.2.2. Optimiser la mobilité du rachis et du bassin

• Une restriction de mobilité au niveau de l’occiput, du sacrum ou des vertèbres thoraciques peut perturber l’innervation du tube digestif, aggravant les troubles digestifs.

• L’ostéopathie peut aider à libérer ces tensions pour rétablir un équilibre neuro-végétatif optimal.

6.2.3. Réguler la pression intra-viscérale et la mobilité des structures viscérales

• Une pression intra-viscérale excessive peut ralentir la progression du bol alimentaire et favoriser la stagnation des gaz.

• Le travail ostéopathique permet de rééquilibrer ces pressions, réduisant ainsi les ballonnements et les douleurs abdominales.

6.3. Une approche globale pour un confort digestif optimal

Le bon fonctionnement du système digestif repose sur une coordination fine entre le système nerveux, la respiration et la mobilité des tissus viscéraux. Chez le nourrisson, ces éléments sont encore en maturation, ce qui peut engendrer des troubles digestifs transitoires.

L’ostéopathie offre une approche douce et efficace, en agissant sur les tensions mécaniques et les déséquilibres neurovégétatifs qui influencent la digestion. En favorisant une bonne mobilité diaphragmatique, un équilibre nerveux optimal et une souplesse des structures viscérales, l’ostéopathie contribue à un confort digestif amélioré et une croissance harmonieuse du nourrisson.

 

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